Un médicament oral expérimental réduit le cholestérol LDL aussi efficacement que les injections
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Une étude présentée lors des Scientific Sessions 2025 de l'American Heart Association révèle qu'un médicament oral expérimental, l'enlicitide, pourrait offrir une alternative efficace aux injections de PCSK9 pour réduire le cholestérol LDL chez les patients à risque cardiovasculaire. Cette recherche, menée auprès de 2 912 adultes présentant des antécédents d'infarctus ou d'AVC, ou jugés à risque intermédiaire ou élevé, démontre que ce traitement quotidien réduit le cholestérol LDL jusqu'à 60% après 24 semaines de traitement.
L'étude CORALreef Lipids, un essai de phase 3 conduit dans 14 pays, a comparé l'efficacité de l'enlicitide à un placebo. Les résultats montrent non seulement une réduction significative du cholestérol LDL, mais également une diminution de 53% du cholestérol non-HDL, de 50% de l'apolipoprotéine B et de 28% de la lipoprotéine(a). Ces réductions se sont maintenues après 52 semaines de traitement, avec des profils de sécurité comparables entre le groupe traité et le groupe placebo.
Selon le Dr Ann Marie Navar, auteure principale de l'étude, ces résultats sont particulièrement significatifs car ils correspondent aux réductions obtenues avec les anticorps injectables alirocumab et evolocumab. L'enlicitide agit en bloquant la protéine PCSK9 de se lier aux récepteurs LDL, augmentant ainsi la capacité de l'organisme à éliminer le cholestérol de la circulation sanguine. Cette approche représente une avancée majeure pour les patients qui ne parviennent pas à atteindre leurs objectifs de cholestérol malgré les statines et autres traitements conventionnels.
L'impact potentiel de cette découverte est considérable pour la prise en charge des maladies cardiovasculaires. Comme l'explique le Dr Navar sur le site de l'American Heart Association https://www.heart.org, de nombreux patients éprouvent des difficultés à atteindre les cibles de cholestérol recommandées par les directives, ce qui les expose à un risque accru d'événements cardiovasculaires. La disponibilité d'un traitement oral efficace pourrait améliorer l'observance thérapeutique et offrir une option plus accessible que les injections actuelles.
L'étude a inclus des patients dont l'âge moyen était de 63 ans, avec 39% de femmes. La quasi-totalité des participants (97%) prenaient déjà des statines, et 26% utilisaient également des médicaments réduisant l'absorption intestinale du cholestérol comme l'ézétimibe. Malgré ces traitements, leurs niveaux de LDL restaient supérieurs aux recommandations, soulignant le besoin de nouvelles options thérapeutiques.
Un essai de résultats cardiovasculaires supplémentaire, CORALreef outcomes, est toujours en cours pour déterminer si la réduction du cholestérol obtenue avec l'enlicitide se traduit par une diminution effective des événements cardiovasculaires majeurs. Ces résultats futurs seront déterminants pour évaluer le potentiel de ce traitement à modifier la pratique clinique en cardiologie préventive.
Les implications de cette recherche s'étendent au-delà de la simple réduction du cholestérol. La possibilité d'un traitement oral efficace pourrait transformer la prise en charge des patients à risque cardiovasculaire en offrant une alternative plus pratique aux injections, potentiellement améliorant l'adhésion au traitement à long terme. Comme le soulignent les chercheurs, cette approche représente une avancée significative dans l'arsenal thérapeutique contre les maladies cardiovasculaires, qui restent l'une des principales causes de mortalité mondiale.

