La supplémentation personnalisée en vitamine D réduit de moitié le risque d'infarctus chez les patients cardiaques
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Les patients atteints de maladie cardiaque qui ont reçu des doses personnalisées de vitamine D pour atteindre des niveaux sanguins optimaux ont vu leur risque d'infarctus réduit de plus de moitié par rapport à ceux dont les niveaux de vitamine D n'étaient pas optimisés. Cette découverte provient de l'essai clinique randomisé TARGET-D qui sera présenté lors des Scientific Sessions 2025 de l'American Heart Association.
L'étude a inclus 630 adultes traités pour syndrome coronarien aigu au Intermountain Medical Center dans l'Utah entre avril 2017 et mai 2023. Les participants, âgés en moyenne de 63 ans et dont 78% étaient des hommes, ont été randomisés en deux groupes : un groupe recevant une supplémentation personnalisée en vitamine D et un groupe témoin suivant les soins standards sans optimisation des niveaux de vitamine D.
La particularité de cette recherche réside dans son approche individualisée. Contrairement aux études précédentes qui utilisaient des doses standardisées pour tous les participants, le protocole TARGET-D ajustait les doses de vitamine D en fonction des résultats des tests sanguins de chaque patient. Les niveaux étaient contrôlés tous les trois mois jusqu'à atteindre la plage cible de 40-80 ng/mL, puis vérifiés annuellement pour maintenir cet objectif.
Les résultats montrent que plus de 85% des participants présentaient initialement des niveaux de vitamine D inférieurs à 40 ng/mL, un niveau considéré comme insuffisant pour la santé cardiovasculaire optimale. Fait notable, près de 52% des patients du groupe traitement ont nécessité plus de 5 000 UI de vitamine D quotidiennement pour atteindre les niveaux cibles, soit plus de six fois l'apport quotidien recommandé de 800 UI par la FDA.
Le Dr Heidi T. May, investigateur principal de l'étude et épidémiologiste à Intermountain Health, souligne l'importance de cette approche personnalisée. Les chercheurs ont surveillé attentivement les niveaux de vitamine D et de calcium pour prévenir tout risque de toxicité, réduisant ou arrêtant la supplémentation si les niveaux dépassaient 80 ng/mL.
Bien que la supplémentation personnalisée n'ait pas significativement réduit l'issue primaire combinée de décès, hospitalisation pour insuffisance cardiaque ou accident vasculaire cérébral, elle a démontré un bénéfice spécifique pour la prévention des infarctus. Ces résultats suggèrent que l'optimisation des niveaux de vitamine D pourrait devenir une stratégie complémentaire importante dans la prise en charge des patients cardiaques.
L'étude présente certaines limitations, notamment sa focalisation sur des patients déjà diagnostiqués avec une maladie cardiaque et la composition démographique majoritairement blanche de la cohorte. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si ces résultats s'appliquent aux populations sans antécédents cardiaques et à divers groupes ethniques.
Les implications cliniques de ces découvertes pourraient transformer la pratique médicale en encourageant le dépistage systématique des niveaux de vitamine D et l'ajustement personnalisé des suppléments chez les patients cardiaques. Cette approche représente un changement de paradigme par rapport aux recommandations de dosage standardisées, reconnaissant les variations individuelles dans le métabolisme de la vitamine D.
L'American Heart Association met à disposition des ressources éducatives sur les compléments alimentaires et la santé cardiaque sur son site heart.org. Les chercheurs soulignent la nécessité de consulter un professionnel de santé avant toute modification du régime vitaminique, particulièrement pour les patients cardiaques.

