L'alirocumab combiné à une statine réduit significativement le cholestérol LDL après une transplantation cardiaque
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L'administration d'alirocumab, un inhibiteur de PCSK9, en association avec une statine a permis de réduire les niveaux de cholestérol LDL de plus de 50% chez les patients ayant subi une transplantation cardiaque, selon les résultats d'un essai clinique présenté lors des Scientific Sessions 2025 de l'American Heart Association. Cette étude, publiée simultanément dans la revue scientifique évaluée par des pairs Circulation, examine l'impact de cette combinaison thérapeutique sur la prévention de la vasculopathie du greffon cardiaque (CAV), principale cause de décès après transplantation cardiaque.
L'essai CAVIAR (Cardiac Allograft Vasculopathy Inhibition with AliRocumab) a inclus 114 adultes transplantés cardiaques d'âge moyen de 58 ans, recrutés dans deux centres médicaux californiens : Stanford Medical Center et Kaiser Permanente à Santa Clara. Les participants ont été randomisés en deux groupes dans les huit semaines suivant leur transplantation : 57 patients ont reçu 150 mg d'alirocumab avec de la rosuvastatine, tandis que 57 autres ont reçu un placebo avec la même statine.
Les résultats montrent qu'après un an, le groupe traité par alirocumab a vu son cholestérol LDL moyen chuter de 72,7 mg/dL à 31,5 mg/dL, soit une réduction supérieure à 50%. En revanche, le groupe placebo n'a pas connu de changement statistiquement significatif, maintenu autour de 69,0 mg/dL. Le traitement combiné s'est avéré sûr, sans effets secondaires significatifs rapportés dans aucun des groupes.
Malgré cette réduction spectaculaire du cholestérol, l'étude n'a pas démontré d'effet protecteur contre la progression de la CAV. Le volume de plaque coronarienne a augmenté de manière similaire dans les deux groupes, sans différence statistiquement significative entre eux. Les chercheurs attribuent cette absence d'effet à la progression minime de la plaque dans les deux bras de l'étude et aux niveaux de LDL déjà bas sous statine seule dans le groupe placebo.
Cette recherche soulève des questions importantes sur la prise en charge du cholestérol après transplantation cardiaque. Bien que l'association alirocumab-statine permette d'atteindre des niveaux de LDL bien inférieurs aux recommandations de l'American Heart Association, qui préconise des cibles inférieures à 70 mg/dL pour les patients à haut risque cardiovasculaire, cet avantage ne s'est pas traduit par une prévention de la CAV. Les implications cliniques sont significatives : si la réduction agressive du cholestérol reste bénéfique pour la santé cardiovasculaire globale, des stratégies complémentaires sont nécessaires pour lutter spécifiquement contre la vasculopathie du greffon.
L'étude ouvre la voie à de futures recherches avec un suivi plus long et une population plus large pour déterminer si les inhibiteurs de PCSK9 peuvent effectivement prévenir la CAV à plus long terme. Pour les patients transplantés cardiaques, ces résultats confirment l'importance d'un contrôle strict du cholestérol tout en soulignant la complexité de la prévention des complications spécifiques à la transplantation.

